Histoire

Saint Julien le Roux : un peu d’Histoire ….et de Géographie

La première mention connue de notre commune apparaît dans un document fiscal en 1275, sous le nom de Saint Julien Le Rol. Selon certaines sources, le nom pourrait venir de « rotissar », référence aux défrichements des terres exploitables, ou pour d’autres, dont Albin Mazon, le terme « Roux » renvoie à la notion de chêne.

En 1790, le nouveau découpage du territoire national en communes fait mention de Saint Julien le Rout puis, brièvement et simplement, de Le Rout suivant la politique de déchristianisation. Rapidement la commune retrouve le nom de Saint Julien le Roux.

Commune de pentes entre le point culminant au Serre de la Mure (791 m) jusqu’au pont du moulin (316 m) dans les pittoresques et sauvages gorges de la Dunière, Saint Julien le Roux se caractérise par l’extrême dispersion de son habitat d’où émerge Roumezoux, principal hameau. Ni l’église, ni la Mairie à la Peyratte, n’ont réussi à structurer un centre, expliquant ainsi l’absence de tous commerces.

Pour la même raison la commune n’est « effleurée » que par deux axes de communication : la D 21 d’une part, qui relie Saint Agrève et Vernoux à Beauchastel et La Voulte par le très pentu col de la Mure, ancien tracé de la RN 103 avant que celle-ci ne glisse vers la vallée de l’Eyrieux, et la D 231 d’autre part qui relie Vernoux à Dunières et Saint Fortunat.

Cette dispersion de l’habitat, cet éloignement des centres de pouvoir politique et religieux, expliquent sans doute le développement des idées de la réforme religieuse au 16ème siècle et qui font de Saint Julien le Roux un foyer protestant : en 1583, le grand vicaire de l’évêché de Viviers, Nicolas de Vesc, note dans son rapport sur l’état des églises du diocèse : « A St-Julien-le-Roux,  l’église est détruite et aucun prêtre n’a célébré depuis plus de vingt ans, attendu que la population tout entière est protestante. »

Le pays n’échappe pas aux conflits religieux : En 1704, l’église de Saint Julien est détruite par un incendie consécutif aux troubles religieux survenus dans la région après la révocation de l’Édit de Nantes.

Au 19ème siècle, la commune recevra la visite du prédicateur anglais Darby qui convaincra une partie de la population de rejoindre l’église de l’assemblée des frères.

En 1824, un redécoupage des communes fait perdre à Saint Julien quelques hameaux ( hameaux de la Mure,la Vignasse, le Serre, Colombes, Suc…) au profit de Saint Fortunat et cela malgré les protestations du conseil municipal.

La population communale connaît son apogée, comme la France rurale, au début du 19ème siècle, quand le pic de 500 habitants sera atteint sans jamais descendre en dessous de 400 avant 1900, à rapprocher de la centaine d’habitants d’aujourd’hui. La commune vit alors au rythme d’une naissance par mois, mariages et décès s’y succèdent tout au long de l’année.

Plutôt que d’un âge d’or il faut y voir un espace plein, des familles nombreuses et un habitat précaire où s’entasse une population de journaliers qui vit au rythme des travaux saisonniers et d’un petit élevage qui entretient les pentes. Ainsi à Bosveuil, où réside aujourd’hui deux foyers c’est « 7 cheminées qui fumaient » (dixit l’ancien maire Maurice Vivat). De quoi fournir en élèves les deux écoles de la commune à La Peyratte et Roumezoux. Le 20ème siècle verra la population se réduire inexorablement au rythme de l’exode rural et la population passer sous la barre des 100 habitants. Le 21ème siècle, qui fait justice à la qualité de l’environnement, de l’air , des 550 hectares de bois privés présents sur la commune ( 64 % du territoire communal), sera t-il celui du renouveau comme semble l’indiquer les plus récents chiffres?