HAUT-VIVARAIS, un territoire particulier…
Le Haut-Vivarais, aussi appelé Ardèche Verte ou nord des Boutières, est situé au nord de l’Eyrieux. Il comprend les vallées des rivières Doux, Daronne, Cance et Ay et s’étend d’Annonay Lamastre. Le pays est marqué par ses reliefs singuliers, en particulier ses vallées plus ou moins encaissées les “boutières”, entaillant les collines du socle cristallin, appelées “serres”. Le climat, océanique, est ici atténué car situé sous le vent par rapport au Massif du Pilat. Le relief joue un rôle essentiel sur le climat et la dynamique des précipitations. Les hivers sont assez secs, les printemps perturbés et pouvant être marqués par des gelées tardives comme par des chaleurs précoces. L’été voit parfois des orages violents se produire.
LA PLACE DES FORÊTS ANCIENNES
SUR LA COMMUNE :
64% du territoire de la commune sont boisées
28% des forêts de la commune sont “anciennes”
72% des forêts de la commune sont “récentes”
16% des forêts présentes au XIX siècle sur la commune ont été défrichées
SUR LE TERRITOIRE
Le Haut-Virarais, seconde plus vaste région naturelle d’Ardèche après le Bas-Vivarais, présente un taux de boisement actuel de 55 %. Ce taux a presque doublé entre le XIXème siècle et aujourd’hui. Cependant, près d’un quart des forêts anciennes ont été défrichées. Ainsi, seuls 42 % des forêts actuelles seraient anciennes, 45 % en tenant compte des anciens vergers de châtaigniers.
Les forêts anciennes du Haut-Vivarais sont constituées majoritairement de feuillus. En effet, 40 % des surfaces anciennes sont constituées de mélanges de feuillus, dont 18 % présentent également une part de conifères tels que le Pin sylvestre. Plus rarement, on observe quelques forêts de Chêne vert, à basse altitude (7%) et, au contraire, des sapinières en montagne (7 %). S’y ajoutent 8 % de mélange de conifères et 9 % de Pin sylvestre pur, 7 % correspondant à d’anciens vergers de Châtaignier. La part des plantations d’essences exotiques est faible, pour l’essentiel constituée de Douglas (6 %).
À l’image des forêts anciennes, les forêts récentes de ce territoire sont constituées majoritairement d’un mélange de feuillus (45 %) ainsi que de chênaies pures (Chêne pubescent et Chêne vert). On retrouve le Pin sylvestre en mélange ou en peuplements purs (15 %). Le châtaignier ne représente que 5 % des surfaces. Le Douglas, qui est devenu l’essence exotique la plus plantée sur ce territoire, représente 7 % des forêts récentes.
VOUS AVEZ DIT «ANCIENNE » ?
Les forêts anciennes se distinguent par l’absence de défrichement depuis au moins la première moitié du XIXe siècle, quelle que soit la gestion forestière pratiquée. Cette continuité forestière peut remonter à des temps beaucoup plus anciens (forêt médiévale, forêt antique).
DES FORÊTS À PRÉSERVER
En raison de leur ancienneté, ces forêts constituent des hauts-lieux de la biodiversité en hébergeant des espèces qui ne se rencontrent que rarement ailleurs, notamment si des vieux arbres et du bois mort se sont maintenus au fil du temps (secteurs non exploités, arbres émondés, etc.). Lorsqu’une forêt est défrichée (agriculture, urbanisation, etc.), on peut observer la disparition de ces espèces forestières, mais aussi des changements profonds et durables dans le sol.
Même après reconstitution du couvert arboré, les bouleversements dus au pâturage, à la fertilisation, au chaulage ou au labour influent sur la flore, la faune et les champignons du sol et du sous-bois durant des siècles. C’est notamment le cas des plantes à faible capacité de dispersion qui, contrairement à certaines plantes aux graines voyageuses ou à des espèces animales très mobiles, mettront des siècles à conquérir de nouveaux terrains. Certaines plantes à bulbe ou à rhizome (Muguet, Maïanthème à deux feuilles…), ou des plantes dont les graines sont disséminées par les fourmis (Anémone sylvie, Euphorbe des bois, Luzule des bois) ne peuvent gagner que quelques dizaines de mètres par siècle !
SAINT-JULIEN-LE-ROUX 155 ha de forêts “anciennes” sur la commune!
À SAINT-JULIEN-LE-ROUX, le taux de boisement a triplé depuis le milieu du XIXème siècle, date de réalisation de la carte de l’Etat major, passant de 22% à l’époque à -‘% aujourd’hui. Cependant, ceci n’a pas empêché pendant cette période d’un peu plus de 150 ans le défrichement de 16 % des bois de l’époque, qui étaient pour certains anciens. Parmi les forêts actuelles, 26 % seraient anciennes.
Les forêts anciennes représenteraient 18 % de la surface communale (environ 155 ha), chiffre inférieur à la moyenne pour le département.
Source : Conservatoire botanique national du Massif Central
Projet ” Contribution à l’identification et à la caractérisation des forêts anciennes du Massif Central” , réalisé avec la contribution financière de l’Europe, du Département de l’Ardèche et de la Région Auvergne-Rhône-Alpes